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Frédéric LEVILLAIN
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jeudi 23 mars 2017

C'est l'histoire d'un mec.... Le landais !

Aujourd'hui, je n'avais pas de commande à traiter...Donc je me suis mis en quête de trouver un couteau purement Landais. Quelle ne fût pas ma surprise de constater qu'il n'existe pas ! Pourtant nous sommes à deux pas du Pays Basque qui eux possèdent le leur. Alors je me suis lancé à la recherche des racines profondes de ce qui caractérise les Landes. Et j'y ai trouvé, essentiellement, deux choses :
Le béret Landais (plus large que le Basque) et les échasses. J'ai donc creusé bien à l'intérieur de ma tête, puis j'ai commencé un design. Concernant le manche j'ai opté pour une forme qui rappelle celle du béret car des échasses ce n'est pas terrible pour la mise en forme.
Voici le béret du quel je suis parti.

Après un petit passage sur mon logiciel de dessin, voilà ce qui en ressort.

J'ai choisi une lame à la forme généreuse car ici... On aime bien manger ; il faut bien l'avouer.
J'imprime donc mes patrons et je file à l'atelier. Je les découpe, puis les colle sur un morceau de bois qui sera mon gabarit.

Je découpe tout ce petit monde à la scie à ruban et voilà les pièces après quelques minutes.

Après ponçage et ajustage ; tout est fin prêt pour commencer les pièces du couteau.

Je vais donc à la forge trouver un morceau de burin qui se prêtera bien pour la future lame.
Celui-ci semble convenir.

J'allume la forge puis je commence donner le galbe à ma lame.

Après quelques coups de marteau, j'obtiens à peu près ce que je souhaite.

Il me reste à faire je recuit de détente après la forge car on dit de l'acier qu'il a été stressé. Puis l'émouture et enfin la trempe. En attendant que la lame se détende, je commence le manche. Il m'a demandé plus de travail que d'habitude car j'ai souhaité le faire avec plusieurs essences (Noyer, Frêne et Eucalyptus). Je commence par couper les liserés de frêne à 30° puis les autres morceaux.

J'assemble à blanc les morceaux pour me donner une idée de ce que cela donnera une fois collé.

Je badigeonne de colle tout les morceaux, puis je les mets en serre pour la nuit.

Le lendemain, la colle est sèche. je recoupe tout d'équerre et je ponce grossièrement pour tracer et découper mon manche.

Mais avant tout il faut faire la rainure pour le rangement de la lame. Car, contrairement à d'habitude, je ne fais pas un assemblage par plaquettes. J'ose un manche en une seule pièce (comme les Opinels pas exemple). Je règle ma scie sur table et quelques guides, puis je réalise l'encoche.
C'est pas très droit, mais ça va se rattraper au ponçage des côtés du manche.

Il est l'heure de tracer les contours du manche puis de découper ce dernier à la scie à ruban.

A présent il faut percer l'axe pour la lame puis l’arrêtoir.
Après un bon ajustement, tout est parfait.

Une fois avoir arrondi les angles et passé de longues heures à poncer d'un grain 60 à 240 voilà ce que cela donne.

Il reste à polir le manche...

... Puis à monter la lame dans ce dernier.
Et voilà le couteau LANDAIS est né (j'ai quand même déposé le nom à l'I.N.P.I histoire de ne pas répéter l'histoire du Laguiole) !



Il me faut  maintenant l'essayer sur une belle pièce de bœuf et en espérant des commandes de ce couteau désormais régional.

4 commentaires:

  1. En voilà une idée qu'elle est bonne! Et très sympa l'assemblage de différents bois.

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    1. Merci Gérald. En plus c'était vraiment un plaisir de faire ce nouveau manche :)

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  2. Géniale ton idée, je vais montrer tout ça à Carole, qui est une vraie Landaise. Et en plus, c'est encore du super beau boulot. Encore bravo. Et tu as bien fait, pour le dépôt à l'INPI, il paraît qu'il y aurait des voleurs d'idées dans ce pays !

    A bientôt
    Jean-Marie

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    1. Merci Jean-Marie ! Oui il y a des voleurs dans ce pays... A bientôt

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